Le Musée Cerlogne

Le Musée Cerlogne est le fruit du rayonnement spirituel exercé par l'abbé Cerlogne sur ses contemporains et sur les générations qui suivirent, jusqu'à René Willien qui réunit publications, manuscrits et objets personnels du poète pour la postérité.

vue large sur une partie de l'exposition

Le Musée Cerlogne fut inauguré le 20 octobre 1963 dans les locaux de l'ancienne maison communale de Saint-Nicolas, pays natal de l'abbé Jean-Baptiste Cerlogne. Une délibération du Gouvernement régional en constitue l'acte de naissance avec la nomination de René Willien comme conservateur du Musée.

L'aménagement du Musée fut réalisé par le Professeur Amédée Berthod, tandis que le premier étage fut destiné à accueillir le Cefp, à partir de 1967, où avaient déjà lieu les journées d'information.

Depuis 1987, avec l'installation du Cefp dans les locaux de son nouveau siège à Fossaz Dessus, le Musée Cerlogne acquit deux étages pour les expositions : le réaménagement des locaux par les soins de Guido Corniolo fut réalisé en 1992, année de la première exposition d'été.

À partir de cette année, des expositions temporaires sont aménagées chaque été, grâce au soutien financier de l'Administration régionale, en collaboration avec l'Administration communale de Saint-Nicolas. Depuis 2011, le vernissage de l'exposition allie le théâtre ou la musique et les valeurs sociales et culturelles de la rencontre entre personnes aux thématiques faisant l'objet de l'exposition, en faisant de la Place de la cure et de son décor suggestif le cœur de cet événement culturel.

La salle du rez-de-chaussée accueille toujours une exposition permanente illlustrant la vie et l'oeuvre de l'abbé Cerlogne : le dernier réaménagement date de 2002 et porte la signature du graphiste Tranti.

vue large sur une partie de l'exposition

L'abbé Cerlogne, sa vie et son oeuvre

La vie

Lorsque le 6 mars 1826, dans le petit hameau de Cerlogne, un enfant prénommé Jean-Baptiste naquit dans le foyer de Metsé de Frantsou, personne ne savait encore que Saint-Nicolas, riante localité valdôtaine de moyenne montagne, allait jouer un rôle de premier plan dans la défense et illustration du francoprovençal.

Le petit Jean-Baptiste, berger comme d'ailleurs tous les enfants de son âge, part travailler à Marseille comme ramoneur, âgé d'à peine 11 ans. Il fut par la suite garçon de cuisine, avant de rentrer au village à l'âge de 19 ans et d'être scolarisé avec les petits enfants. Il s'en fut à la guerre d'où il revint avec un congé illimité, puis il entra cuisinier au Séminaire et là, encouragé par le Chanoine Bérard, il conçut la première poésie en francoprovençal, ce qui parvint aux oreilles de Mgr Jourdain, évêque d'Aoste, qui s'engagea à payer les frais pour les études de notre poète. Et à l'âge de 38 ans il est enfin curé et célèbre sa première messe à Saint-Nicolas, son pays natal. Une nouvelle vie va commencer pour lui, faite de pérégrinations d'une paroisse à l'autre où les épreuves les plus dures, notamment l'épidémie de choléra lorsqu'il était curé à Pont-Boset, alternent avec des temps calmes marqués par une activité intellectuelle fébrile dont le Dictionnaire et la Grammaire du patois valdôtain, mais aussi nombre de pamphlets, une correspondance foisonnante et l'entière production poétique sont des témoignages saisissants.

Enfin, épuisé et vieilli, atteint de la nostalgie du pays, il fut hébergé à la cure de Saint-Nicolas, chez le curé Bionaz, où il mourut le 4 octobre 1910.

L'œuvre

Son oeuvre se caractérise par une verve poétique foisonnante inspirée par une profonde connaissance de sa terre et de ses traditions, aiguillonnée par un talent d'observateur qui nous livre des descriptions raffinées riches en détails ethnographiques. Quant à sa langue, d'une richesse expressive inégalée, elle présente les caractéristiques pour en faire une langue littéraire d'une finesse remarquable.

Témoin attentif de son temps, en 1866, il compose un poème à l'occasion de l'arrivée du chemin de fer à Aoste : Lo Tsemin de fer.

Par la suite il écrira sa Grammaire et son Dictionnaire de patois valdôtain, ainsi qu'une longue série de textes savoureux dans l'Almanach valdôtain.

L'abbé Cerlogne nous a laissé également une correspondance très riche avec des amis valdôtains et des intellectuels de nombreux pays d'Europe, un témoignage surprenant à la fois de la curiosité intellectuelle de notre poète et du prestige de son travail sur le francoprovençal.

L'essentiel de sa production poétique s'inscrit dans la période qui va de 1855 à 1866. Parmi les textes les plus importants :
En 1855 Cerlogne compose L'enfan prodeuggo et Marenda a Tsesalet

Voici d'autres pages immortelles :
1857, Lo berdzé et lo ramoneur
1858, La bataille di vatse a Vertozan
1861, La Pastorala
1862, La Valdoteina
1892, La lenga de ma mère.

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